
Nous y sommes.
Ferme abandonnée, l'étable respire encore la vie, le fumier est toujours existant. Ces ruines retracent la disparition brutale d'une vie rurale sûrement très rude à l'égard de tout.
Mélancolique, disions-nous, tragique aussi:
ici, l'histoire résumée de la construction des barrages dans le nord de l'Espagne, pour irriguer les plaines du sud de l'Espagne, et ses conséquenses humaines, sociales et économiques désastreuses sur la région sous la dictature.
Fin de la randonnée pour ce jour, 4 kms de marche environ, après cette dernière traversée du rio, nous retrouvons les véhicules.
A quelques kilométres, le refuge de San-Urbez de Nocito,
L'endroit est convivial, tout comme Claude, notre hôte, voir le site du refuge ici. L'accueil est chaleureux, la cuisine savoureuse. Le nuit y sera douce.
Petit plus ...
Sauf exception, toutes les images sont cliquables pour accéder à une autre page, généralement pour être agrandies.
Espagne: Sierra de Guara avec Via-Camina
Mai 2015
01/05/2015: Sur une initiative de Françoise, le séjour consiste à découvrir différents canyons et sites de la sierra de Guara qui se trouve au nord de l'Espagne, facilement accessible depuis le sud-ouest. Pour ce séjour, Stéphane Martineau est notre accompagnateur, fin connaisseur de la sierra entre autres massifs, de sa géologie, de sa faune et de sa flore. Stéphane propose de nombreuses randonnées sur son site. Il est 14 heures, nous sommes sur le départ, dans la partie occidentale de la sierra pour atteindre un petit col après l'église en ruine de Santa Maria de Belsué.
... à la découverte d'une architecture ancienne de toiture en lauze, dalles de calcaire savamment disposées, comme ici pour cette maisonnette des champs, appelée, par ailleurs sur le causse du Lot, gariotte. Quelques parallèles entre la sierra de Guara et les Causses du Lot : géologie, flore, activité néolithique, architecture rurale.
L'endroit est aussi riche par sa flore, Stéphane nous transmet une petite partie de son savoir de botaniste, déjà transcrit dans son livre " Fleurs des Pyrénées" .
Si vous ne pouvez emporter avec vous Stéphane, prenez au moins son livre; bien conçu, organisé par couleur il vous permettra de retrouver la fleur cherchée, mais aussi le contexte de sa découverte, la mythologie liée à la fleur, le pourquoi de son existence dans cet environnement géologique...
Ici la Ramonde des Pyrénées, fleur endémique à ce massif. Fleur symbole des Pyrénées.


...et une petite sieste bienvenue .
03/05/2015: Tout près de Nocito, à proximité d'Used. En bas du village, commence cette randonnée d'un dizaine de kilomètres.
Le village est habité.
La cheminée de cette habitation, caractéristique de l' Aragon, en forme conique à l'extérieur, est conçue dans ses différents éléments, intérieurs et extérieurs, pour conserver un maximum de chaleur.
Vers le sud: le Tozal de Guara à 2.077m d'altitude se gravit facilement pour les marcheurs de montagne avertis. Topo .
Vers le nord: Azpe.
04/05/2015: Plus au sud-ouest, après avoir passé Huesca, Loporzana et San-Julian de Banzo, les voitures stationnées sur le parking en bout de piste, nous nous engageons vers la Val de Onsera pour découvrir au fond du barranco une petite merveille qui mérite le détour.
Attention! l'entreprise nécessite de la prudence car quelques passages sans difficulté sont toutefois un peu exposés, des mains courantes permettent de progresser en sécurité.
Entre autres fleurs...
... une Ramonde des Pyrénées à droite .
Le vallon devient de plus en plus encaissé, bordé par des falaises surplombantes ...
La petite merveille, l'ermitage de San-Martin de la Val d'Onsera. Les 1éres traces écrites du monastère remontent à 1075. A partir du mileu du 12éme siècle, le monastère est occupé par des religieuses. Jusqu'en 1572, ce monastère exerçait son autorité sur les monastères environnants. Par la suite, il fut abandonné pour laisser place à un ermitage. Restauré, consolidé en 1640, il subit la violence de la guerre civile du 20ème siècle.
L'endroit est exceptionnel par sa solitude, son calme. L'ermitage fait toujours l'objet d'un pélerinage annuel fin mai.
En arrière des bâtiments (photo du dessus), la cascade d'eau, source de vie pour les religieux, maîtres de ces lieux pendant de nombreux siècles.
Les croyances locales attribuent des vertues fertilisantes à ces eaux qui auraient permis à des couples royaux d'Aragon dont Pedro IV et Dona Leonor d'assurer leur descendance.
Dans la soirée, nous rejoignons l'auberge école d'Alquezar.
Parmi les conquêtes sarrazines, Alquezar dont l'éthymologie vient du mot arabe Al Ksar...
... lequel Al Ksar, à la suite des conquêtes romaines de l'Afrique du Nord, provient du mot latin castrum qui veut dire camp retranché, devenu castel, château en français, on tourne en boucle!
Nous sommes reçus royalement !
Armoiries du seigneur des lieux, cette maison est fortifiée, qu'on se le dise!.
Visite de la collégiale Santa Maria La Mayor, consacrée en 1099.
Construite sur un alcázar, repris par le roi Sanche Ier Ramirez à la fin du 11e s. Sur la base du castrum maure, furent élevées les murailles et l'église, transformée vers 1530.
La galerie nord du cloître roman, en triangle, a conservé de beaux chapiteaux représentant des scènes de la Bible.
Retour à l'auberge.
06/05/2015: Au départ de Rodellar, très connu pour ses sites d'escalades à proximité, Stéphane nous entraîne sur une boucle de 4,5 kms environ, via la Virgen del Castillo, et le rio Mascun.
Le petit village de Cheto, niché à flanc de coteau, exposé au sud.
Nous cheminons entre des murets de calcaire, ombragés.
Vers la Virgen del Castillo.
Le chêne-vert millénaire de Lécina.
Sous les falaises rocheuses du Ravin de la Choca, affluent principal de la rivière Vero, les abris de Barfaluy. L'ensemble est composé de trois petites cavités alignées regardant vers le midi. Elles renferment toutes de nombreuses figures d'animaux, êtres humains et signes appartenant au style connu comme Art Schématique (5.000 - 1.500 av. J.-C.). ici.
Outre l'énorme valeur archéologique de l'ensemble pictural, déclaré Patrimoine Mondial par l'UNESCO, la valeur ethnologique de l'endroit est remarquable. Jusqu'à la moitié du XXº siècle, ces abris étaient utilisés comme ruchers pour l'obtention du miel. C'est la raison pour laquelle on conserve à Barfaluy quelques ruches traditionnelles appelées « arnas » et élaborées en roseau. Déjà à la préhistoire on savait apprécier cet aliment, comme en témoignent les peintures de l'abri d'Arpán (Art Levantin, 6.000 - 4.000 av. J.-C.) localisé dans un ravin proche.
Fin du séjour dans la sierra de Guara, le massif de la Munia à l'est de Garvarnie. Retour en France.
Crédit photos : Marie-France et Jacques.
Contacter Stéphane:
Tel. : 06 86 87 88 31
Site Stéphane:
Température moyenne Alquezar
Appréciation
Très beau séjour dans la sierra de Guara.
Stéphane Martineau www.via-camina.fr a optimisé au mieux ce séjour pour randonner tous les jours et nous faire découvrir une diversité de sites, variés quant à l'intérêt de ces sites : géologie, histoire, préhistoire, panorama, faune, flore...
Hébergement en gîte et repas de qualité. Pour midi, pique-nique préparé par Stéphane.
Allez visiter la sierra de Guara avec Stéphane, il vous dira tout sur la flore, mais pas seulement!
Données fournies par : http://fr.climate-data.org/